Saisons
Printemps
J'ai vu la mer s'apaiser enfin
Laissant ces deux amants s'enfuir
Et le printemps fleurir leurs mains
Pour le meilleur et pour le pire
Mars
Les giboulées arrosent encore
Cet amour fou et innocent
Échappé juste à la mort
Commencent les tourments
Avril
Ne te découvre pas d'un fil
Mais comment faire l'amour
Sans se faire de bile
Après s'être fait la cour
Mai
Fais de moi ce qu'il te plait
Je ferai de toi ma reine
Et roi, prince ou valet
Ô grand jamais de peine
Eté
J'ai vu les vents s'apaiser enfin
Laissant ces deux amants s'unir
Et l'été porter ses fruits
Pour le meilleur et pour le pire
Juin
Les moissons d'épis d'or
Effacent traces et chenaux
Des doux et tendres efforts
De nos deux tourtereaux
Juillet
Dans un feu d'artifice
La graine a été semée
Mais sans sacrifice
Pourra-t-elle germée
Août
La liesse est si éphémère
Que des nuages émergent.
Sera-t-elle belle mère
De cette vibrante verge ?
Automne
Il est temps maintenant
De sourire à l'automne
De gouter à ses vents
Qui parfois vous sermonnent
Septembre
Les lourdes grappes dorées
Promesses d'une vendange
D'un ventre mordoré
Annonciateur de l'ange
Octobre
Entre toi et moi il n'y a rien
Rien qu'un petit sourire parfois
Qui se blottit dans une main
Et s'envole au dessus de moi
Novembre
Entre toi et moi, c'est demain
On va phraser, oublier l'monde
Ses crépuscules et ses matins
Sa terre au sourire de Joconde
Hiver
C'est ainsi que la vie vient
Vous prendre un matin
Et puis qu'elle vous oublie
Dans le creux de sa main.
Décembre
Il pleut sur la girouette
Qui a perdu le nord
Vive le vent qui fouette
La porte jure et s'endort
Janvier
Entre toi et moi, il y a moi
Et des poèmes et des refrains
Pour oublier juste qu'il fait froid
Quand ton regard s'efface du mien
Février
Il pleut O! Feuilles mortes
Allez nourrir la terre
Le printemps à la porte
De sa tombe éphémère