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Quête : la mémoire de l'eau

10 Mai 2021 , Rédigé par GrantEcart Publié dans #Nouvelles, #Ateliers, #Fabien

Critiques

Fabien Dupont, ingénieur chez Orange et auteur reconnu pour son blog éponyme, nous invite à suivre les péripéties d'une goutte d'eau visiblement atteinte d'une schizophrénie au stade le plus avancé.

Tour à tour saumon, escargot, lézard, cette particule d'eau nous fait part de son tortueux parcours qui lui permettra in fine de rejoindre  son but ultime : l'océan.

Et comme si cette aventure surprenante et rythmée ne se suffisait pas à elle même, l'auteur se lâche et mixe allègrement engagement écologique, technologies de science fiction et théorie du complot.

Le résultat, la quête ou la mémoire de l'eau,  évoque une sorte de peinture très coolorée, contemporaine, étrange, fantasque et néanmoins hypnotique.

Aurore

 

Fabien se prendrait-il pour Dieu ou pour la Némésis, balance d'une main, épée de l'autre, à peser chacun de ses camararades de l'atelier d'écriture ? Ses acerbes critiques le laissent à penser.

Que dire alors de sa propre nouvelle, quand d'une phrase il scelle le destin de l'humanité ?

Les doutes le taraudent. L'homme serait-il bon ?

D'où vient Fabien, que cherche-t-il ? L'âme soeur évidemmment.

Pour noyer le poisson, il nous égarera sur de nombreuses fausse pistes au cours d'anecdotes aussi délirantes que vraisemblables, dans lesquelles il brocardera tour à tour ses condisciples de l'atelier.

Après avoir menti, sommes-nous certains qu'il dise la vérité, toute la vérité ?

GrantEcart

Quête : la mémoire de l'eau
Moi

Je n’en suis pas à ma première résurrection.

Ni messie ni homme donc.

Quoiqu’il me soit arrivé de m’incarner en eux, hommes ou femmes, animaux sans défauts,  cette fois-ci, c’est sous ma forme première de particule d’eau que je reprends contact avec la planète.

Je me souviens de retours…

Cristal de neige, recouvrant des plus hauts sommets aux combes les plus profondes des fins fonds de vallons perdus, attendant parfois des éons, le dégel qui me remettrait en mouvement.

Emportée, confinée au milieu de milliards d’autres moi, en une avalanche déclenchée par un skieur hors-piste.

N’ayant même pas eu le temps de toucher le sol incandescent de lave, aussitôt soufflée en brouillard éphémère et remontant aux cieux.

Aujourd’hui, chanceuse, directement dans un petit ru de montagne, pas encore torrent, gazouillant de contentement d’irriguer une nature préservée, avec de réels risques de me marier avec des composés avides d’une cellule d’eau bien faite de sa personne quitte à la dépouiller d’un ou deux atomes pour pouvoir se transformer. Chanceuse également de ne point avoir à traverser les couches géologiques récalcitrantes à mon passage, pour atteindre enfin après des jours, des semaines ou des années, la nappe phréatique qui me permettra espérer rejoindre le ruisseau qui en dévalera vers elle.

Combien de kilomètres, par dizaines ou centaines, avant de la revoir ?

Saumon

Et quels dangers ! Ou chances ! Comme ce saumon qui me goba, dont les branchies me gouttèrent, m’apprécièrent, décidèrent de me garder.

La confusion, fusion, symbiose, pour parler humain, peut s’avérer ardue, surtout si un sentiment prédomine tout, tel le retour à cette gravière qui l’a vu naître et ces centaines de kilomètres, d’alevin à bécard, qui descendant ou remontant le courant, l’ont ramené à cette mort désirée, non redoutée, car synonyme de vies à venir.

Quand la fusion, gardons ce terme, se fait, si elle en a le temps, quel partage avec l’accès à la mémoire de toutes les cellules. Quelles aventures ! Bien entendu j’y recherche le goût du sel mais, c’est comment dire, la focalisation sur ce qui fut bien près d’être sa dernière aventure qui domine ces maelströms de souvenirs. Je ne peux m’empêcher de vous la narrer.

Pas très loin en aval, toute son âme tendue vers cette gravière qu’il devine si proche, et bien que n’ayant plus rien avalé depuis des jours, vivant sur la graisse accumulée de petits poissons dont il a été si friand (encore bien des anecdotes de chasses effrénées), un réflexe, plus qu’un réflexe, un comportement immémorial des saumons me fait gober cette mouche d’une rare magnificence,  qui se posa devant mon rostre. Pas même l’ombre d’une hésitation vous dis-je, un réflexe conditionné. Je viens d’extirper ce mot du ciboulot de mon hôte actuel avec qui je partage … mais je m’égare.

Ce n’est pas la première fois qu’un traître fil tendu, esché d’un ver, d’un poisson,  voire d’une mouche essaie de me faire quitter l’onde vitale. Mes expériences passées m’ont doté de la panoplie du parfait kit de survie pour les saumons assez bêtes pour gober n’importe quoi.

Alternant descentes et remontées du courant, sauts carpés (un emprunt à une copine), plongées au plus profond, passage près de traîtresses, mais néanmoins alliées, branches immergées, rien n’y fait. Epuisé car en bout de course, je dois capituler et m’abandonner à cette main qui se tend. Adieux veaux, vaches, cochons, couvées. Excusez la digression. Adieu gravière espérée et magnifiée. Tu n’auras pas mes œufs.

Sait-il que je le regarde sans l’implorer ? Je sens une main sous mon ventre œuvé, une autre qui détache délicatement l’ardillon de cette mouche chasseresse. Maintenant, une main sur mon dos et l’autre sur mon ventre, il imprime un doux balancement d’avant en arrière qui rend plus facile ma respiration. Quelques secondes, minutes et me voilà, plus vaillant, à remuer ma nageoire caudale.  Et JE suis libre !

L’homme serait-il bon ?

Plus de questions et nage, nage, nage, fier saumon qui n’a plus qu’une idée, sans même un merci, la gravière…

Avez-vous compris ? Ai-je besoin vraiment de vous avouer que je m’identifie complètement avec mon hôte du moment ? D’ailleurs parlons-en de cet hôte actuel car ce saumon date un peu, et nombre de ses descendants doivent avoir répété le cycle.

Mon hôte

Je vais parler à la première personne du singulier, quel que soit l’hôte que j’habiterai, car je pourrais induire en erreur les esprits les moins clairvoyants.

J’étais ce saumon.

Je suis aujourd’hui Fabien, un mâle célibataire, notion que j’ai eu bien du mal à recouper avec mes précédentes expériences, solitaire serait plus juste mais laissons le libre de ses pensées.

Un grand gaillard qui commence à s’empâter malgré ses persistants efforts à faire du sport, une notion typiquement humaine,  pour maintenir son corps dans l’état le plus éloigné possible du délabrement. La soixantaine en ligne de mire, décompte de cycles courts humains, tout heureux d’avoir passé sans trop de vague à l’âme cette période de fêtes de fin d’année qui ont à voir avec le décompte précédemment évoqué et un cycle planétaire dont les humains ont pris conscience il y a peu. Quelle race merveilleuse !

Son principal et récurrent souci depuis peu est l’écriture d’une nouvelle, court récit aux codes mal définis, mais dont le thème imposé est certainement l’élément qui lui tient le plus à cœur car c’est un poisson. Moi aussi il m’a fallu du temps pour intégrer cette donnée. A priori une lubie partagée sur des configurations astrales.

Configurations astrales ? Ce n’est pas le terme « astrales » qui me pose question car je n’ai pas toujours été de cette terre.  Je me rends compte que j’ai repris un peu de distance avec cet hôte qui est loin d’être le premier humain que j’habite, qui m’habite…

Je pourrais vous raconter cette histoire d’amour entre cette néanderthalienne et cet homo érectus, et ce premier baiser inter espèces qui me fit passer de l’ère du feu à l’ère du fer. Faire fer et feux de tous bois.

Elle s’appelait Déjà et lui Encore.

Ma quête

La plus récente expérience humaine avant Fabien est celle, je dois le dire, qui me rapprocha le plus de ma quête. Laissons Fabien à ses interrogations. J’en profite pour lui instiller mes propres histoires, désirs profonds.

Aurore, elle s’appelait Aurore. Comment en suis-je arrivée à m’appeler Aurore ? Tout simplement en buvant au robinet, une eau captée en amont du plateau de Lannemezan, ville où j’habitais, département des hautes Pyrénées.

Eau alimentée par les rus et torrents  accueillants nombres salmonidés. Eau distribuée par un réseau aussi vétuste qu’un réseau puisse se dégrader sans répondre à ses exigences et sa raison d’être, me distribuer.

Réseau aussi ramifié qu’une mangrove malgache. Mangrove peuplée de si nombreuses espèces d'oiseaux,  crabes, mollusques, crustacés et poissons très  présents, tous amphibies. Typique des mangroves, le périophtalme a développé des nageoires lui permettant de sortir de l'eau et de se déplacer. Il peut vivre durant de longues périodes hors de l'eau. Le périophtalme  doit sa survie à une éruption volcanique lors du mésozoïque, légende transmise de bouche à oreille et récemment éditée par Vincent, conteur émérite.

On y trouve des crabes comme les Ucas et les Mantous, ou le crabe "sémaphore" dit aussi violoniste. Ce surnom lui est donné en raison de la pince qu'il positionne sur l'abdomen. La zone aérienne est occupée par des insectes, des reptiles et des oiseaux.

Rassurez-vous, l’eau du service de distribution de Lannemezan est bien moins habitée, et de toute façon par des hôtes bien plus petits.

Mère de trois garçons, et épouse d’un Pascal,  Aurore n’en était pas moins famille d’accueil pour enfants déshérités que la DASS voulait bien lui confier. Outre Cédric, Vincent et Alain, quel ne fut pas son bonheur d’accueillir Maïté, âgée de six ans, sevrée bien malgré elle de pauvres parents, biologiques uniquement.

Deux ans plus tard, pour son anniversaire, rituel typiquement humain, il fût décidé de pallier cette incroyable carence, ne pas avoir vu la mer.

La mer ! Ma quête !

Mon sang ne fit qu’un tour, encore une expression empruntée qui peut ne refléter qu’imparfaitement ce que fut la valse de mes H2O.

Moi-même, qui suis d’un tempérament plutôt placide (Aurore,  vous suivez ?) me laisse prendre à la joyeuse effervescence des préparatifs, y compris l’achat d’un premier maillot de bain, une pièce à pois rouges, pour une Maïté aux anges.

— Aurore, corvée de verre ! Je descends aux containers, rien à trainer dans la cuisine ? S’époumona Pascal !

— Attends un peu, Pascal, viens me voir à la cuisine ! 

— Les enfants, Maïté, conseil de famille. Rappliquez donc par ici voir si j’y suis !

— Que ceux qui sont pour envoyer un message dans une bouteille à la mer lèvent la main !

Cent mains au moins se dressèrent. Je me rappelle de chaque mot de chaque message, de la forme et de la couleur de chaque bouteille, des bouchons et de la cire dont chacun prit soin de les en revêtir. Pourquoi pleurer de joie devant tant d’enthousiasme ?

Nous voilà à la plage. Claquent les portières. Et claque le coffre. Et voguent les bouteilles !

Le vent est là qui souffle fort embruns et grains de sable emmêlés. J’en avale un peu toute à hurler ma joie avec les enfants.

Je crache.

Je n’ai même pas pu toucher le sable brûlant de ce juillet torride, emportée que je fus vers la terre, par ce vent marin qui me laissa juste un goût d’iode et qui m’éloigne alors que je touchais au but.

Adieu ! Au revoir ! A très bientôt ! Je reviendrai. Ah, si j’avais assez de larmes !

Péripéties

Rageant, n’est-il pas ?

Accrochée à une feuille de panicaut des dunes,  Eryngium maritimum pour les plus curieux, je fais la joie d’un escargot blanc bavouilleux à souhait, peut-être le gardien de cette espèce protégée. Gardien éphémère s’il en fut, qu’un hérisson goba avec délectation.

Les gitans qui le dégustèrent rôti, enduit de glaise et enfoui dans les charbons ardents d’un feu de joie et de camp, m’abandonnèrent dans la dépouille piquante laissée au bon soin de la nature prodigue, juste retour des choses.

Un ver m’engloutit et régala un oiseau passereau, gentil pinson. Que de folles arabesques dans cet azur, où frères et sœurs, migrants au long cours, tous heureux de cette terre de France hospitalière, concourent à merveille aux plus gracieuses broderies. D’un petit pipi, il m’envoya sur la canopée verte  des pins de cette forêt landaise.

 

Et pour prolonger la fête et l’ivresse de l’espace, nombres plongeons, glissant de pointe d’aiguille en pointe d’aiguille, nouant un macramé plus aérien qu’une toile d’araignée. Je dois profiter de cette euphorie car je redoute au fond de moi de toucher le sol tapissé d’un épais manteau d’aiguilles desséchées, où rien ne m’empêchera, me faufilant en une lente traversée de ce tapis, d’atteindre enfin le sol, avant d’entamer un interminable périple vers la nappe phréatique la plus proche.

Par bonheur, je n’ai pas le temps de gamberger qu’un majestueux lézard en maraude me gobe du bout de sa langue bifide.

Lézard

Le temps de me délecter de cette aubaine, goutte d’eau salutaire (moi-même) en ces temps de canicule extrême, je n’ai pas réagi assez promptement à un bruit incongru, et me voilà dans un filet à papillon puis, illico presto, dans un panier où je retrouve quelques congénères de mes sujets…

Les rêves de mes sujets s’évanouissent peu à peu dans un profond lointain qui les éloigne inexorablement. Une colère sourde lentement de ma gorge en un sifflement qui enfle comme un orage se transformant en tempête tropicale puis en typhon. Comment osent-ils m’abandonner !

_ Je vous maudis du fin fond des nouveaux âges au plus profond de l’univers !

Les douze paillasses sont disposées en cercle autour de l’hologramme du professeur d’anatomie. Les binômes estudiantins distinguent chacun, en tri-D, le professeur et sa paillasse.

_Vous venez de terminer l’endormissement de votre lézard et sa fixation en positionnant sur l’étal votre lézard sur le dos, écartelé au moyen des six agrafes à votre disposition, soit une par patte, une queue à mi queue et la dernière pour la mâchoire supérieure, permettant ainsi l’ouverture de la gueule.

Le professeur aime à pérorer de sa voix désincarnée en récapitulant les actions à faire, faites et terminées. Il n’est pas avare non plus d’anecdotes plus ou moins croustillantes dont il aime émailler  ses cours telle celle dans laquelle il se lance :

_Il y a encore vingt-cinq ans, nous aurions pratiqué ces dissections sur des batraciens et plus précisément des grenouilles, dont peu d’entre vous doit encore savoir de ce dont il s’agit. Le dérèglement climatique les a complètement annihilés, et la nature ayant horreur du vide, les lézards ont incroyablement occupé cette niche écologique libérée par les extrêmes sécheresses. On observe par ailleurs de nombreuses mutations, dont les plus remarquables, ou visibles si vous préférez, en sont les couleurs chatoyantes dont ils se parent.

J’ai reçu quelques pics de conscience, peut-être de douleur, de mes congénères et je me demande si ma malédiction les a déjà frappés ? Je me dresse sur mes pattes arrières, stabilisé par ma queue, et mes joues se gonflent d’un soleil ardent qui irradie de ma vindicte.

_Passons ensemble à la phase de l’éventration qui va, dans un premier temps, consister à inciser superficiellement la peau de l’abdomen, de la gorge à la queue. Prêts ? Suivez mes gestes.

Un concert, une cacophonie de hurlements, lamentations ou prières m’assaille. Mes sujets sont en fait tout près. Ils souffrent.

Comment ai-je pu croire à leur abandon ?

Pourquoi les ai-je maudits ?

Je devine maintenant leurs tortionnaires. Ma haine se tourne entièrement vers eux. Je m’en nourris et j’observe.

_Il peut arriver que l’anesthésique censé les tuer n’accomplisse pas son office. C’est de plus en plus souvent le cas. Les mutations peut-être ? Il faudra revoir nos protocoles certainement. Du calme. Prenez l’épingle devant vous, prévue pour ces cas, et piquez, à mon exemple et fermement, exactement dans la gorge ouverte.

Plus rien. Le néant. Je suis seul.

_Bien, le cours se termine. Par charité ne laissez pas le lézard de vos deux camarades absents se morfondre seul ou mourir de faim.  A vendredi prochain.

Eugol Ipe

Fabien repense à Frédéric, le camarade de classe de son fils, qu’il a ramené chez ses parents vendredi dernier. Il s’est vanté, après avoir narré par le détail leur cours d’anatomie, d’avoir euthanasié un lézard, seul survivant, uniquement dû aux absences de deux camarades.

Magnifique. Tout simplement magnifique, avait répété à regret son fils. Quel dommage ! Quel drame !

Ce lézard avait eu l’audace de lui cracher à la figure un liquide brûlant ! Depuis, il a la gorge et les yeux qui piquent et ne cesse d’éternuer.

Voilà deux façons peu ordinaires de changer d’hôte !!!

Je ne peux imaginer une seule seconde que ce soit cette triste réminiscence qui l’émeut au point d’avoir la larme à l’œil. Ni cette reproduction grand format de Bambi pleurant sa mère. Reproduction de peu de valeur artistique au demeurant, dont on se demande ce qu’elle fait parmi une théorie d’œuvres autrement plaisantes. Ne serait-ce pas plutôt la hantise de la page blanche et de l’écrit vain ? Laissons-le à ses pensées.

Dois-je moi-même pleurer sur ce que m’ont raconté d’autres molécules que Fabien a glané dans ses ballades palmées dominicales ?

La mer se dépeuplerait. Les êtres, tous les êtres, Spongiaires, Cnidaires, Cténaires, Bryozoaires, Echinodermes, Vers marins, Crustacés, Mollusques, Tuniciers, Poissons et Cétacés se raréfient. Peut-on décemment imaginer que le majestueux chant des baleines soit à peine un bruissement ? Le songe Cétacé s’estompe. Il m’en revient à la mémoire un chant Delphinien persifleur à l’endroit des hommes :

Avec les flots pour voisinage

Au sein d’un rêve illimité

Telle notre sœur, Baleine à bosse

Allant chantant pour les poissons

Même au travers d’un rythme humain

Tu m’as trouvé, frère qui erre

Là où les hommes et tout marcheur

Font s’esclaffer jusqu’aux étoiles

Dans un éclair de prescience, je me vois nageant, me libérant de Fabien, d’une larme ou d’un crachat, refaisant corps avec cette mer, mère nourricière. Tout pour échapper à cette vision d’une mer trop tard rejointe et à cette lamentation sur le monde perdu :

Car le ciel et la mer

Et la mer et le ciel

Sur mes yeux las, si lourd pesaient

Et ces morts à mes pieds gisaient.

Voici que les larmes surgissent.

Qui pleure ?

Je vois se rapprocher la page griffonnée et chiffonnée. Je repense en un éclair à ce que j’ai pu extirper du cerveau de cet écologiste de Fabien.

Tri sélectif.

Compostage.

Retour à la terre.

Gaïa

Gaïa, Gê mais aussi Gaëlle., avant que la fatigue des mots ne prenne les humains et l’envie de les raccourcir, les mots.

Je vous avais laissé entendre que je n’étais pas de cette terre.

Et vous vous posiez la question de cette intelligence en quête de la mer.

Pourquoi la mer ?

Je vous ai menti.

Êtes-vous prêts à entendre la vérité ?

Je suis, nous sommes les jardiniers du cosmos.

Au service de la création.

Les comètes sont nos véhicules qui nous déposent, telles les pellicules des longues et flamboyantes chevelures, non sur des épaules, mais sur les mondes à naître.

Les débuts sont sauvages, car à la fin, il ne devra en rester que deux, un mâle et une femelle, pour parler par analogie. En fait une matrice et un catalyseur.

Gaïa, à l’origine de bien des légendes a survécu.

Je tairai mon nom.

Ma quête, c’est elle, Gaïa. C’est aussi les océans et toutes les mers, dont chaque atome en est une émanation.

Quand je la retrouverai, elle, Gaïa dans la moindre de ses parcelles, la réaction en chaine débutera.

La mutation s’amorcera.

Les hommes ne seront plus un souci.

Ailleurs

Eh bien, voilà ! Le millénaire dédié à l’écriture d’une saga galactique et la réalisation des terraformations nécessaires se termine. Je pense que cette œuvre collective vous a fait grandir dans votre futur métier de créateur d’univers.

Les bons points :
  • Le système solaire est équilibré,
  • Son système planétaire présente une diversité notoire dans la galaxie,
  • La ceinture d’astéroïdes a été une aide non négligeable à la terraformation des différentes planètes,
  • Les comètes apportent une touche de beauté et sont autant de points d’ancrage pour les aspects religieux, toujours à considérer avec la plus extrême attention.
Les points à travailler, soyons positifs :
  • La trop rapide destruction de Mars et de ses créatures prometteuses. Certes la Terre vous a permis de corriger le tir, et donc un petit bémol sur la note.
Bons et mauvais points :
  • Les différents épisodes religieux : Baphomet, Jésus, Mahomet, Bouddha, etc, ne vous impliquez pas personnellement ! Le fanatisme a malheureusement fait avorter de belles promesses. [Archives Galactiques, Voie Lactée, Système solaire, Terre, Saturne, …],
  •  A contrario la guerre a été source de progrès. Pourquoi privilégier les guerres de religions aux guerres conventionnelles autrement plus meutrières ? [ Archives Galactiques, Voie Lactée, Système solaire, Terre, Mars, Jupiter],
  • Les progrès non contrôlés peuvent amener à la destruction de la planète [Archives Galactiques, Voie Lactée, Système solaire, Mars].

Dans la décennie qui arrive, pensez à boucler proprement votre travail et à enrichir les archives galactiques.

Quant à Gê ou Gaïa, où en sont vos derniers atouts, semés intelligemment, dès la création et qui peuvent rapporter gros ?

En clair, où en sont nos petits robots, qui se prennent pour des atomes de conscience ?

Bien ! Il n’en reste que deux, mais sauront ils se rejoindre à temps pour le feu d’artifice final ?

L’Univers a les yeux braqués sur nous.

De nombreuses équipes ont réussi leurs apothéoses et partout nous voyons fleurir Quasars, Trous noirs et Super Novæ.

Nous ne serons pas les premiers, soyons les meilleurs !

Une réaction en chaîne qui annihilerait une galaxie, en l’occurrence la Voie Lactée, serait une première dans l’Univers.

Ne laissez pas passer votre chance. Pensez compostage.

Allez les petits robots !!!

Plus loin

Chérie, crois-tu que c’était une bonne idée cette sélection naturelle de notre progéniture par essaimage dans ces Univers ?

Nos petits derniers sont déjà facétieux !

Comment ces Entités Supérieures créatrices d’Univers ont-elles pu imaginer une seule seconde que ces Robots IA pourraient aussi bien émuler les Intelligences ? Et que parmi celles-ci, deux dénotent d’une incroyable faculté d’adaptation ?

Quel tour pendable nos enfants vont-ils leur jouer quand ils se réuniront, et à la dernière milliseconde sans doute ?

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Reset.

Quête : la mémoire de l'eau
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Peuple des mers

 

Les Spongiaires qui forment les éponges, sont des animaux très primitifs et constituent des structures considérées comme les plus simples. Ce sont des organismes coloniaux qui se nourrissent en filtrant les particules dans l’eau. L’éponge est recouverte de minuscules trous, les pores inhalents, par lesquels l’eau va entrer, et une fois filtrée elle ressortira par des trous plus gros, les oscules.

Les Cnidaires regroupent méduses, gorgones, coraux et anémones. Leur nom vient de leurs cellules urticantes, les cnidocystes (en grec « cnidos » = ortie). On peut les trouver sous deux formes, fixés pour les polypes (coraux et anémones) et libres pour les méduses. Ils sont tous constitués au minimum d’une sorte de sac dans lequel se trouve le système digestif, d’une couronne de tentacules entourant une bouche.

 

Les Cténaires, aussi appelés cténophores, sont des animaux marins vivant dans les eaux du large et pouvant se rapprocher des côtes avec les courants. Ils se nourrissent grâce à des cellules collantes, les colloblastes. Ils ont également la capacité de produire de la lumière. Ces organismes sont bien souvent confondus avec des méduses (Cnidaires), mais ne font pas partie du même embranchement.

Les Bryozoaires sont des animaux très simples vivant en colonies. Chaque individu est appelé un « zoïde » et vit dans une logette. Ils construisent une structure calcaire et participent à la construction du coralligène.

Les Echinodermes forment un groupe très ancien dont le point commun est leur « peau épineuse » (en grec « Echinos » = épine et « Dermos » = peau). Ils ont aussi la particularité d’avoir une symétrie pentaradiaire (d’ordre 5). Ils regroupent les oursins, les étoiles de mer, les ophiures, les holothuries (concombres de mer) et les crinoïdes.

Les Vers marins ne représentent pas un groupe systématique, c’est à dire que les animaux que l’on considère comme des vers marins ne sont pas tous apparentés: on va trouver les annélides (vers à anneaux), les vers plats (plathelminthes), les échiuriens, les némertiens, et bien d’autres. Ils sont caractérisés par un corps mou et allongé, et sont dépourvus de membre.

 

Les Crustacés sont en fait un sous-embranchement des Arthropodes. Ils possèdent une carapace chitineuse et calcaire, dont ils se débarrassent lorsqu’ils grandissent, pour en former une nouvelle: on appelle ce phénomène « la mue ». Ce qui les caractérise également c’est la présence de membres articulés, avec des pattes et des pinces.

Les Mollusques sont des animaux qui possèdent un corps mou avec ou sans coquille externe ou interne. Leur corps est composé d’une tête, une masse viscérale, et un pied. Parmi les mollusques, on trouve les bivalves, les gastropodes et les céphalopodes qui sont les plus évolués.

 

Les Tuniciers représentent un sous-embranchement des Chordés, au même titre que les vertébrés, ce qui s’explique par la présence d’une chorde (ébauche de colonne vertébrale) dans les premiers stades de vie. Ce sont des animaux qui peuvent être solitaires ou coloniaux, fixés ou libres. Et malgré leur apparence, ils sont plus proches de l’homme que tous les animaux vus au-dessus !

Les Poissons forment un groupe de vertébrés très hétérogène, dont les caractéristiques communes sont la présence d’appareil branchial, d’une peau écailleuse et de nageoires. C’est le groupe de vertébrés le plus important.

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P
Nickel, j'adore, je rayonne comme un panneau photovoltaïque.
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