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Recommandations de Guillaume

17 Juillet 2019 , Rédigé par GrantEcart Publié dans #Mes Préférés

Le Gang de la clef à molette

Le chef-d'œuvre d'Edward Abbey.

Révoltés de voir le somptueux désert de l'Ouest défiguré par les grandes firmes industrielles, quatre insoumis décident d'entrer en lutte contre la “Machine”. Un vétéran du Vietnam accro à la bière et aux armes à feu, un chirurgien incendiaire entre deux âges, sa superbe maîtresse et un mormon nostalgique et polygame commencent à détruire ponts, routes et voies ferrées qui balafrent le désert. Armés de simples clefs à molette – et de quelques bâtons de dynamite –, ils doivent affronter les représentants de l'ordre et de la morale lancés à leur poursuite. Commence alors une longue traque dans le désert.

Dénonciation cinglante du monde industriel, hommage à la nature et hymne à la désobéissance civile, Le Gang de la clef à molette est un livre subversif à la verve tragi-comique sans égale.

Suivi de :

Le retour du gang de la clef à molette

Le monstre est en marche : le super-excavateur géant Goliath, le plus terrifiant engin jamais construit par l'homme, menace les déserts de l'Ouest. C'est compter sans le farouche Hayduke et ses amis, bien décidés à enrayer la course du titan. Le Gang de la Clef à Molette est de retour ! S'engage alors un combat désespéré contre la "Machine" industrielle. Les usines explosent, les bulldozers s'évanouissent dans la nature... Contre l'asservissement des esprits, tous les coups sont permis ! Tout à la fois outrancier et nostalgique, Le Retour du Gang de la Clef à Molette est une dénonciation cinglante de l'ordre établi et un chant d'amour aux espaces sauvages.

A réserver aux inconditionnels

La peau froide d' Albert Sánchez Piñol

Sur un îlot perdu de l'Atlantique sud, deux hommes barricadés dans un phare repoussent les assauts de créatures à la peau froide. Ils sont frères par la seule force de la mitraille, tant l'extravagante culture humaniste de l'un le dispute au pragmatisme obtus de l'autre. Mais une sirène aux yeux d'opale ébranle leur solidarité belliqueuse.
Comme les grands romanciers du xixe siècle dont il est nourri - Conrad, Lovecraft ou Stevenson -, l'auteur de La Peau froide mêle aventure, suspense et fantastique. Et, dans la droite lignée de ses prédécesseurs, c'est l'étude des contradictions et des paradoxes du comportement humain qui fonde ce roman, véritable jeu de miroir aux espaces métaphoriques.
Les protagonistes pensent être au "cœur des ténèbres" quand les ténèbres sont dans leur cœur. Civilisation contre barbarie, raison contre passion, lumière contre obscurité : autant de pôles magnétiques qui s'attirent et se repoussent dans une histoire parfaitement cyclique, car l'homme toujours obéit aux mêmes craintes, aux mêmes désirs ataviques. Et depuis la nuit des temps, c'est, à la vérité, la peur de l'autre - plutôt que l'autre - qui constitue la plus dangereuse des menaces, le plus monstrueux des ennemis.

 

Victus d' Albert Sánchez Piñol

Sous-titrée Barcelone 1714, cette fiction historique se démarque de la production littéraire ambiante par les envolées désopilantes et parfois salaces de son ton.

Par un froid matin de mars 1705, un gamin de quatorze ans approche des trois tours noires du château de Bazoches. Sa dernière incartade chez les carmélites de Lyon lui a valu d'être expédié auprès de Vauban pour apprendre l'ingénierie militaire. Après l'enfant à Barcelone, les années d'instruction en Bourgogne, le voici engagé successivement au sein des deux coalitions européennes qui convoitent la couronne d'Espagne lors de la guerre de Succession, jusqu'au siège de sa ville natale et au massacre qui entraîne la reddition de Barcelone le 11 septembre 1714.

Satire historique et roman des passions humaines, Victus interroge les versions officielles des deux camps en donnant la parole aux véritables acteurs : les chefs de guerre mais aussi l'armée des sans-grades, qui ont défendu leur liberté jusqu'à la mort. À l'issue de cette épopée vibrante et fantastique dans laquelle (presque) tout est vrai et pourtant parfaitement invraisemblable, Barcelone l'irréductible, qui a tenu tête à deux empires et contenu pendant un an le plus effroyable des sièges, invente la défaite héroïque.

Né à Barcelone en 1965, Albert Sánchez Piñol est anthropologue de formation. Son œuvre, publiée en France par Actes Sud, lui a valu un large succès international.

Taqawan d'Eric Plamondon
L’histoire du Québec, un tourbillon de contradictions. Et le lecteur se voit emporté par une foule de personnages magistralement incarnés. Fascinant.

Les chapitres sont courts, chacun précédé d’un titre au charme énigmatique : « Le Bison du Nord-Est », « Miskwessabo », « Je suis le chien qui ronge l’os ». De l’un à l’autre on passe du polar à l’Histoire, de la légende à la politique, de l’écologie à l’ethnologie. Et d’un fragment l’autre, le lecteur trace son propre chemin, et se passionne pour ce roman magistralement composé qui se déroule sur des milliers d’années, à partir d’un centre brûlant : le 11 juin 1981, les forces de sécurité québécoises interviennent brutalement sur la réserve de Restigouche, en Gaspésie, pour interdire aux Indiens Mig’maq de pêcher le saumon comme ils le font depuis des millénaires. Eric Plamondon met en scène des personnages puissamment incarnés pris dans la tourmente de cette crise majeure — une jeune Amérindienne victime de viol, en particulier. Le texte se lit comme un polar, l’histoire de la colonisation du Québec ou les contradictions identitaires d’un pays qui prétend lutter pour son autonomie tout en la refusant aux Indiens devenant les éléments d’une intrigue qui n’élude rien de la complexité du réel. La littérature est là à son meilleur, dans sa capacité à croiser une multiplicité de regards et de discours. Chapeau !

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