Dialogue
Pile ou face, phare ou mine (grise)
Apprends-moi tes tourments (oublie)
Souris et t'illumines (jolie)
Car la vie efface le temps (mauvais)
Apprends-moi tes envies (mutine)
Lis, peints, écris (dessines)
Et rêves, voyages, cours (attends)
Par les chemins et les vaux,
Sur nos jambes ou à vélo,
Nous parcourons enfin ensemble
Les ruisseaux bordés de trembles,
Les bois de chênes et châtaigniers
Piqués de campanules et d'orchidées.
La vie ne t'a pas épargnée,
J'ai eu l'enfance heureuse et j'en sais gré.
Sur ton chemin, plusieurs métiers,
Comptable, institutrice et professeur
Prouvent force et persévérance.
Militaire, technicien et ingénieur,
J'ai su aussi tenté ma chance.
Un beau matin, sur les bords de Rance,
Mon Husky te fit quelques avances.
Trop sans doute, car apeurée,
Sur mon épaule tu t'es épanchée.
Famille, travail, ami(e)s,
J'ai tout reçu, j'ai tout compris.
Fine gazelle bondissante, sportive à souhait,
Tu peints, écrits et renais
Je t'espérais je te l'avoue,
Mais pas aussi bien, pas aussi tout.
Après le pire, au meilleur, rêve !
Ou plutôt non! Ensemble, allons sur la grève.
Sous un sapin du mois d'avril
J'ai rencontré de jolies mains
Et une voix grave indocile
Dans la lumière du matin
Il faisait froid sous les nuages
Mes yeux regardaient au hasard
Après une nuit remplie d'orages
Cherchaient le jour et son haut phare
Puis mon corps s'est arrêté net
Devant un beau chien audacieux
Qui vint me dire en tête à tête
Qu'il valait mieux courir à deux
Son maitre vint me rassurer
Me fit entendre son bel accent
En me disant qu'il voulait jouer
Sans pour autant y mettre les dents
Je déroulais de longues phrases
A cette voix d'ailes étrangères
Que le vent posait en emphase
Sur les sillons du printemps vert
Je lui dis des choses imbéciles
Et cette incohérence du monde
Tout ces gens plus ou moins dociles
Avec leurs sourires de Joconde
Je lui dis ma peur des femmes
Qui laissent tomber tôt leurs maris
Qui très vite ô rage s'enflamment
En détruisant leurs blonds épis
Je dévoilais mon âme sensible
A cet homme qui croquait mes mots
Parfois encore non comestibles
Lorsqu'on rame au milieu des flots