Céline Minard
Western des origines, véritable épopée fondatrice, tantôt lyrique, dramatique ou burlesque, Faillir être flingué est d'abord une vibrante célébration des frontières mouvantes de l imaginaire.
Un souffle parcourt l'espace inhospitalier des prairies vierges du Far-West, aux abords d'une ville naissante vers laquelle toutes les pistes convergent.
C'est celui d'Eau-qui-court-sur-la plaine, une jeune Indienne dont tout le clan a été décimé, et qui, depuis, déploie ses talents de guérisseuse aussi bien au bénéfice des Blancs que des Indiens.
Elle rencontrera les frères Brad et Jeff traversant les grands espaces avec leur vieille mère mourante dans un chariot brinquebalant tiré par deux bœufs opiniâtres ; Gifford qui manque de mourir de la variole et qu'elle sauve in extremis ; Elie poursuivi par Bird Boisverd dont il a dérobé la monture, Arcadia, la musicienne itinérante, qui s'est fait voler son archet par la bande de Quibble.
Et tant d'autres personnages, dont les destins singuliers, tels les fils entretissés d'une même pelote multicolore, composent une fresque sauvage où le mythe de l'Ouest américain, revisité avec audace et brio, s'offre comme un espace de partage encore poreux, ouvert à tous les trafics, à tous les transits, à toutes les itinérances.
Fabien : octobre 2023 ; quel bonheur de retrouver ce western humaniste fort bien écrit !
première lecture Novembre 2016
Installée dans un refuge high-tech accroché à une paroi d’un massif montagneux, une femme s'isole de ses semblables pour tenter de répondre à une question simple : comment vivre ? Outre la solitude, elle s’impose un entraînement physique et spirituel intense fait de longues marches, d’activités de survie, de slackline, de musique et de la rédaction d’un journal de bord. Saura-t-elle « comment vivre » après s’être mise à l’épreuve de conditions extrêmes, de la nature immuable des temps géologiques, de la brutalité des éléments ? C’est dans l’espoir d’une réponse qu’elle s’est volontairement préparée, qu’elle a tout prévu. Tout, sauf la présence, sur ces montagnes désolées, d’une ermite, surgie de la roche et du vent, qui bouleversera ses plans et changera ses résolutions...
Fabien :
première lecture Novembre 2016
Au soir de sa vie, une femme écrivain mondialement connue reprend une dernière fois la rédaction d'un texte auquel elle travaille depuis plusieurs décennies : son testament.
A l'occasion de cette "dernière copie", la narratrice revient sur son enfance, les raisons de sa conversion à l'anglais comme "contre-langue de création", son éblouissante rencontre avec Luise, sa compagne de cinquante années, leurs villégiatures en Angleterre, en Irlande, en Italie, leur installation en Suisse, leur vie commune, réelle et fictive. Autant de lieux et de temps réinventés, où elles ont croisé toutes sortes de personnages truculents, fait les quatre cents coups et partagé leurs aventures dans les bois autour des étangs avec des nains, des carpes, des boucs et des fées.
De ce vrai-faux testament métamorphosé en récit de souvenirs résulte un roman intensément poétique, érotique et ludique, où l'inventivité et la somptuosité de la langue sont portées à leur point d'incandescence. Car "nous ne possédons rien, si ce n'est la puissance et, peut-être, le talent de recréer, allongé sous un saule dans un fauteuil articulé, ce que nous avons soi-disant déjà vécu".
Fabien : octobre 2023, malgré mon naturel rêveur j'avoue avoir fini le livre en diagonale. Je regrette de ne pas me souvenir de ce que j'en avais pensé alors. Un signe ?
première lecture Novembre 2016
Critiques de Faillir être flingué - Céline Minard (184) - Babelio
184 critiques sur ce livre. " Faillir être flingué " sera ma pépite de l'année. Je sais, je sais, on n'est qu'au mois de février et je vais peut-être un peu vite en besogne, mais c'est comme ...
https://www.babelio.com/livres/Minard-Faillir-etre-flingue/501957/critiques
"Le grand jeu" de Céline Minard - L'Or des livres
Le grand jeu nous propose un intense questionnement s'incarnant dans une forme romanesque permettant à son auteure de nous entraîner avec légèreté dans un parcours philosophique et métaphysiq...
Céline Minard dégaine un western inattendu, animé par des personnages formidablement vivants sur une toile de fond poétique et contemplative. S'il est, dans la jeune génération des écrivains...
http://www.telerama.fr/livres/faillir-etre-flingue,101155.php
Ces ombres errantes ont des commencements étranges et mystérieux qui entraînent leur lecteur du chant du coq et d'un souvenir d'enfance vers l'empereur Tibère et l'exil de René Descartes fuyant la France en 1648, du Jin Ping Mei (considéré comme le chef d'oeuvre de la littérature érotique chinoise) à Sainte Thérèse d'Avila. Ceci n'est qu'un aperçu des deux premiers chapitres, mais c'est le livre entier qui s'éparpille ainsi en courtes notes sautant sans transition d'un sujet à un autre, sans rapport apparent. Il faut s'armer de beaucoup d'attention, de patience et de persévérance avant de voir émerger un thème susceptible de faire figure de fil conducteur, lorsque la prise de Soissons par Clovis s'entremêle avec la deuxième guerre mondiale et à la globalisation de l'économie. "En un seul instant ils soumettent au désir de l'espèce un unique objet dont la durée passe rarement la journée de son acquisition. Cet objet est si friable qu'il est presque une image de lui-même. C'est un vase pris dans une basilique près de Soissons par exemple, couvert d'or, et qu'on brise. Malheur à celui qui a connu l'invisible et les lettres, les ombres des anciens, le silence, la vie secrète, le règne inutile des arts inutiles, l'individualité et l'amour, le temps et les plaisirs, la nature et la joie, qui ne sont rien de ce qui s'échange et qui constituent la part obscure de la marchandise. Chaque oeuvre d'art peut se définir: ce qui électrocute cette lumière. Chaque phrase dès l'instant où elle est écrite peut se définir: ce qui fait sauter l'écran où se montre de plus en plus vague une classe unique d'animaux vivipares fascinés."
De références en références, des auteurs de l'antiquité (Apulée, Marc-Aurèle...) à la littérature japonaise, de la France de Clovis à celle du XVIIème siècle, du Jansénisme et de la musique de François Couperin, Pascal Quignard esquisse une danse où s'affrontent l'amour du passé et l'économie de marché, l'art et l'argent, la force hypnotique des images et le pouvoir libérateur des mots et des symboles. A ce qui menace de transformer l'humanité en un troupeau de consommateurs sans âme et sans histoire - dans tous les sens du terme -, il oppose la connaissance du Jadis "sauvagerie et fierté", le goût des livres, de la solitude. Et la liberté par-dessus tout. La liberté qui souffle à travers ce livre qui est à la fois plus et moins qu'un essai. "Les Ombres errantes" offrent l'ébauche d'une réflexion sur le monde, l'économie, la culture, mais sans creuser cette réflexion de façon rigoureuse. Les questions sont à peine effleurées, parfois de façon cryptique, et aussitôt abandonnées. C'est par moment un peu agaçant, mais finalement c'est un exercice libérateur: le flot des idées et de leurs associations ne s'arrête jamais, il ne se fige pas dans un système rigide. Et ces "Ombres errantes" nous font le cadeau d'une pensée perpétuellement libre et mouvante. Une pensée vivante dans les pages d'un livre. Une pensée vivante qui continue à vivre de sa vie dans l'esprit de ses lecteurs.
Les ombres errantes - Pascal Quignard
On ne sait pas bien quand le propre et le sale se sont séparés dans les sociétés et les consciences des hommes. [...] Le sacré n'a jamais été aussi omnipotent que dans les sociétés moderne...
http://www.labyrinthiques.fr/2009/10/20/les-ombres-errantes-pascal-quignard/