Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
SlamAndCo.over-blog.com

Akira Yoshimura

18 Octobre 2023 , Rédigé par GrantEcart Publié dans #Tops, #Mes Préférés

Le convoi de l'eau

Un homme étrange s'est engagé au sein d'une équipe chargée de construire un barrage en haute montagne. Perdu dans la brume, tout au fond d'une vallée mal connue et difficilement accessible, se révèlent les contours d'un hameau. Les travaux ne sont pas remis en question par cette découverte : le village sera englouti sous les eaux.
Au cours du terrible chantier, alors que la dynamite éventre la montagne et ébranle les maisons, le destin du narrateur entre en résonance avec celui de la petite communauté condamnée à l'exil. A la veille du départ qui leur est imposé, il observe les premières silhouettes alignées sur le sentier escarpé. Elles sont innombrables et portent sur leur dos un singulier fardeau.
Des images de toute beauté, inoubliables.

Citation : L'habitude d'inhumer ou d'incinérer les morts était peut-être due à la sagesse humaine de vouloir cacher habilement la laideur intrinsèque des cadavres.

Fabien : en cours

La jeune fille suppliciée sur une étagère...

Mieko a seize ans, elle vient de mourir. Allongée sur un tatami, elle voit deux hommes arriver et offrir de l'argent à ses parents. Par-delà la mort, elle observe alors ce qu'il advient de son corps vendu à la science.

Citation : La mission de mon corps semblait toucher à sa fin. Dès que mon rôle serait entièrement terminé, on me permettrait sans doute à moi aussi de m'abandonner au repos de la mort. Un repos environné d'un calme profond ...

(suivi de) Le sourire des pierres

Eichi et Sone se retrouvent par hasard. Voisins dans l'enfance, ils vivaient près d'un cimetière ouvert à tout vent, un fantastique terrain de jeux où ils faisaient parfois de terrifiantes découvertes. Mais Sone a déménagé à la mort de son père et personne n'a su ce qu'il était devenu...

Citation : Au milieu de la pièce, plusieurs statuettes bouddhiques étaient alignées, recouvertes de tissu violet, et l'une d'elles, inexpressive, était tombée à la renverse sur les tatamis.

 

Fabien : A cœur vaillant rien d'impossible. Deux magnifiques récits à travers pour aborder le thème de la mort sans jamais se laisser gagner par le sinistre ou le morbide.

La guerre des jours lointains

Seconde guerre mondiale, au sud-ouest du japon, l'officier Takuya Kiyohara est affecté au quartier général des forces armées. jour et nuit, il coordonne les informations concernant les intrusions d'avions américains, note la violence incessante des bombardements, puis l'ampleur sans précédent de la déflagration de la bombe atomique larguée sur Hiroshima. Vient l'annonce de la défaite, le 15 août 1945, avec la déclaration solennelle de l'empereur exhortant la population exténuée, hébétée, à "supporter l'insupportable."
Ce jour-là, l'état-major donne l'ordre d'abattre dans les plus brefs délais les aviateurs récemment faits prisonniers. Quelques semaines plus tard, le jeune officier Kiyohara apprend qu'il est recherché par les autorités pour crime de guerre.
Une longue fuite commence, une errance infinie, au cours de laquelle Takuya tente d'échapper au jugement d'un pays dévasté par l'horreur de la guerre, de se fondre dans l'anonymat de la population civile de son pays occupé, appauvri, anéanti par les destructions massives.
Mais ce cheminement vers la rédemption ne sera pas suffisant pour effacer en lui la lumière de l'été dans la clairière où furent décapités ces grands hommes blonds.

Citation : Takuya avait imaginé la silhouette de l'homme à l'intérieur de son bombardier, en train de se balancer sur un rythme de jazz. L'ennemi était inexcusable. Il fallait lui enlever la vie en contrepartie de ses nombreuses victimes.

Fabien : avec Takuya, nous plongeons dans le regard japonais vis-à-vis des effroyables bombardements américains qui tuèrent sans discriminations les civils. Le respect et l'obéissance aux ordres, peut-être plus exacerbés au Japon, idem pour les liens tant familiaux, qu'amicaux ou hiérarchiques. Puis vient le temps (long) de l'introspection. A lire absolument

Un éclairage nécessaire dans ces tempêtes Ukrainiennes.

Naufrages

Isaku n'a que neuf ans lorsque son père part se louer dans un bourg lointain. Devenu chef de famille, le jeune garçon participe alors à l'étrange coutume qui permet à ce petit village isolé entre mer et montagne de survivre à la famine : les nuits de tempête, les habitants allument de grands feux sur la plage, attendant que des navires en difficulté, trompés par la lumière fallacieuse, viennent s'éventrer sur les récifs, offrant à la communauté leurs précieuses cargaisons.
Sombre et cruel, ce conte philosophique épouse avec mélancolie le rythme, les odeurs et les couleurs des saisons au fil desquelles Isaku découvre le destin violent échu à ses semblables dans cette contrée reculée d'un Japon primitif.

Citation : Isaku avait entendu parler des terribles châtiments qu'ils encouraient. Ils risquaient d'être ligotés et promenés, puis crucifiés la tête en bas et éviscérés à coups de lance. On disait aussi qu'on était crucifié après avoir eu les membres sciés. Si on apprenait qu'ils avaient pillé la cargaison d'un navire et battu à mort des matelots, on leur ferait certainement subir le même sort.

Fabien : à acheter pour relire. Poignant.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article