Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
SlamAndCo.over-blog.com

Prix Louis Guilloux 2023

28 Avril 2023 , Rédigé par GrantEcart Publié dans #Prix

Note / Titre / Auteur

9 : La vallée des Lazhars de Soufiane Khaloua

Soufiane, dans une écriture dépouillée et limpide, brosse un tableau austère de cette vallée et de personnages hauts en couleurs dans les mettre en cause, tout en ménageant des pauses dans ce récit qui pique la curiosité et nous tient, sinon en haleine, en éveil. On pourra tour à tour s'identifier à des personnage ou revivre une situation. Le dénouement peut avoir une portée morale voire révolutionnaire mais surtout inattendu. Beau coup de cœur à relire.

https://www.babelio.com/livres/Khaloua-La-vallee-des-Lazhars/1478367/critiques#!

8,5 : Quatre rivières de Alain Emery

Après avoir dressé un tableau pesant et tragique dans une écriture dense avec une portée sociale et une réflexion profonde, les descriptions minutieuses, soignées mèneront chacun des sentiments contradictoires. Une réussite. (si l'on peut dire)

https://www.babelio.com/livres/Emery-Quatre-rivieres/1469381#critiques

8 : Les contemplées de Pauline Hillier

Aucun suspense dans ce récit plus qu'un roman qui nous oppresse dès les premières pages. Texte qui veut dénoncer le patriarcat sans mettre en relief le contexte du pays et de la religion inhérents à la Tunisie. (Ce n'est pas l’Europe). J'ai regretté le non développement de la cartomancie qui aurait pu romancer et alléger ce récit. Récit qui ne laisse pas indifférent et que j'éviterai de relire.

https://www.babelio.com/livres/Hillier-Les-contemplees/1449367/critiques?note=4

7 : L'allègement des vernis de Paul Saint Bris

https://www.babelio.com/livres/Saint-Bris-Lallegement-des-vernis/1473479/critiques?note=3

6,5 : Dans les murmure de la forêt ravie de Philippe Alauzet

Après avoir planté un âpre décor dans toute la rudesse et l'horreur d'une attaque de loup dans une bergerie,qui conduit l'éleveur à abdiquer, la scène se rejouera plus tard pour les deux héros. Trop de mots sont venus gâchés mon plaisir dans ce roman fantastico / onirique où je me suis égaré et c'est bien dommage car le sujet m'avait emballé de prime abord mais un traitement scénaristique a cassé le liant.

https://www.babelio.com/livres/Alauzet-Dans-les-murmures-de-la-foret-ravie/1465243/critiques?note=2

6 : Les chemins d'exil et de lumière de Céline Lapertot

https://www.babelio.com/livres/Lapertot-Les-Chemins-dexil-et-de-lumiere/1472803/critiques?note=3#!

5 : Il n'y aura pas de sang versé de Maryline Desbiolles

https://www.babelio.com/livres/Desbiolles-Il-ny-aura-pas-de-sang-verse/1497090/critiques?note=3

5 : Les sources de  Marie-Hélène Lafon : à quoi/qui sert ce livre ?

https://www.babelio.com/livres/Lafon-Les-Sources/1458277/critiques?note=3

 

Non noté : Les larmes de Chalamov de  Gisèle Bienne : Pas du tout accroché. Abandon.

https://www.babelio.com/livres/Bienne-Les-larmes-de-Chalamov/1511535#critiques

Non noté : King Kasaï de  Christophe Boltanski : Pas du tout accroché. Abandon.

https://www.babelio.com/livres/Boltanski-King-Kasai/1476744/critiques?note=1#!

La vallée des Lazhars de Soufiane Khaloua

Lecture 3 : 3h30

Fabien : Bravo !!! Il y a du Mahmoud dans ce livre. Curieusement, il aurait pu avoir pour titre  : Il n'y aura pas de sang versé. "L'hospitalité est notre unique titre de noblesse. Elle nous permet de haïr sans jamais en venir au meurtre. C'est ça être Lazhari." Que d'histoires d'amours !

La Vallée des Lazhars est l'histoire d'une jeunesse qui se heurte à des frontières de toutes sortes et qui tente de s'en affranchir, par la verve, le panache, la désobéissance – par une solution qui lui est une seconde nature, l'exil.
Un grand camion blanc parcourt une piste qui serpente au creux d'une vallée, à la frontière Est du Maroc. À son bord, Amir et son père. Cet été, ils rendent visite à leur famille après six ans d'absence. Amir est né en France, mais son père, ici, dans la vallée des Lazhars. Ils sont membres du clan Ayami. Le jeune homme a tout l'été pour retrouver une identité qui lui est un droit de naissance et dont il a pourtant du mal à s'emparer.
Une Renault 18 gravit une pente et fait une arrivée tonitruante dans la nuit. À son bord, Haroun, " cousin préféré " d'Amir, revient d'un exil de trois ans. Il vient assister au mariage de sa sœur Farah, fiancée à un membre du clan d'en face, les Hokbani, qui vouent aux Ayami une haine réciproque et immémoriale. Haroun apporte avec lui les histoires haletantes de ses aventures dans tout le Maghreb. Mais petit à petit, derrière ses récits luxuriants, Amir découvre une autre version, une réalité différente, intimement liée à la vallée et à ses secrets.

Quatre rivières de Alain Emery

Lecture 8 : 1h10

Fabien : la plume de l'auteur décrit les méandres des âmes, de celles marquées par les souffrances. J'ai ressenti les sentiments violents. En reposant ce livre, j'ai pensé aux Âmes grises de Philippe Claudel, également situé dans la période de la grande boucherie. Pas vraiment compris le parallèle avec le titre.

"L'impossible oubli de la chair marquée à jamais. La chair que l'on répare, pour mieux repartir à la boucherie. le médecin a l'état d'âme de celui qui a vu des corps meurtris à jamais..."

Si seulement vous pouviez les entendre quand elles crachent et feulent, quand, d'un bond, elles sortent de leur lit et se rejoignent pour ne plus en faire qu'une seule, plus hargneuse, plus enragée ; si seulement vous pouviez entendre ce raffut, imaginez un peu, quatre rivières tressées entre elles, pareilles aux lanières d'un fouet, cinglantes et froides, douées d'une force dont vous n'avez pas idée et capables d'enjamber les plus hautes digues pour déverser sans un sursaut toute la rage du monde...

Les contemplées de Pauline Hillier

Lecture 10 : 2h30

Fabien : Bien évidemment, j'ai un avis typiquement masculin sur ce livre que j'ai failli abandonné dès les premières 20 pages tant il m’oppressait. Après avoir lu un peu plus loin en diagonale, la cartomancienne a éveillé mon attention et j'ai repris du début à la fin. Je m'attendais à un vrai roman et suis assez déçu. Le combat des femmes contre le patriarcat, dixit Pauline, ne met pas assez l'accent sur le patriarcat Tunisien et le poids de l'Islam. Les Femen ne font pas dans le discernement. Par contre pas de prosélytisme dans ce livre.

2013, Tunis. À l’issue d’une manifestation, Pauline, jeune Française, est arrêtée et conduite à La Manouba, la prison pour femmes. Entre ces murs, c’est un autre temps, un nouvel ordre du monde, des règles qui lui sont révélées dans une langue qu’elle comprend à peine.
Au sein du Pavillon D, cellule qu’elle partage avec vingt-huit femmes, elle n’a pu garder avec elle qu’un livre, Les contemplations de Victor Hugo. Des poèmes pour se raccrocher à quelque chose. Mais bientôt, dans les marges de ce livre, Pauline va commencer à inscrire une autre histoire. Celle des tueuses, des voleuses, des victimes d’erreurs judiciaires qui lui racontent au fil des jours leur vérité. Celle de ces femmes qui partagent son quotidien, lui offrent leurs regards, leurs sourires et lui apprennent à rester forte et digne quoi qu’il arrive.
Vibrant d’humanité, Les contemplées, roman autobiographique enflammé, nous livre l’incroyable portrait d’un groupe de femmes unies face à l’injustice des hommes.

L'allègement des vernis de Paul Saint Bris

Lecture 5 : 3h00

Fabien : avis aux amateurs d'arts férus de technique conservatrice, à l'aréopage très parisianiste qui s'y retrouveront, aux polémistes à fleurets mouchetés, ce livre est pour vous. Sinon une belle écriture (qui lasse?) pour un premier roman documenté trop connoté. Manque cruellement d'une véritable histoire d'amour.

Aurélien est directeur du département des Peintures du Louvre. Cet intellectuel nostalgique voit dans le musée un refuge où se protéger du bruit du monde. Mais la nouvelle présidente, Daphné – une femme énergique d’un pragmatisme désinhibé –, et d’implacables arguments marketing lui imposent une mission aussi périlleuse que redoutée : la restauration de La Joconde.
À contrecoeur, Aurélien part à la recherche d’un restaurateur assez audacieux pour supporter la pression et s’attaquer à l’ultime chef-d’oeuvre.
Sa quête le mène en Toscane, où il trouve Gaetano, personnalité intense et libre. Face à Monna Lisa, l’Italien va confronter son propre génie à celui de Vinci, tandis que l’humanité retient son souffle…
Ce roman au style vif porte un regard acéré sur la boulimie visuelle qui caractérise notre époque, sur notre rapport à l’art et notre relation au changement. Paul Saint Bris met en scène une galerie de personnages passionnants en action dans le plus beau musée du monde. Jusqu’au dénouement inattendu, il démontre, avec humour et brio, que l’allègement des vernis peut tout autant bénéficier aux oeuvres qu’aux êtres qui leur sont proches.

Dans les murmures de la forêt ravie de Philippe Alauzet

Lecture 9 : 2h00

Fabien : à réfléchir

Agnès n’a jamais quitté la ferme de Jean, son père. Après que sa mère a disparu, alors qu’elle était adolescente, elle a peu à peu pris sa place. Mais de la forêt vient une bête qu’on croyait disparue, qui décime les troupeaux. Jean n’est pas de ces hommes qui se résignent. Il prend un fusil et suivi de son chien, Pentecôte, passe l’orée du bois, les limites du monde.
Avec ce premier roman d’une puissante poésie, Philippe Alauzet nous fait entrer dans un conte noir, l’histoire de la libération d’une enfant blessée, dans un monde clos sur ses silences et ses secrets, où les fantômes rendent l’amour impossible.

Les chemins d'exil et de lumière de Céline Lapertot

Lecture 7 : 1h45

Fabien : à réfléchir

Née à Kinshasa, Karelle Dia a 8 ans lorsque la guerre éclate. Avec sa mère, elle trouve asile en France dans des hôtels insalubres. Sous la menace constante d'une expulsion, la fillette saisit sa chance d'être scolarisée et se fait un devoir d'exceller. Aidée par une professeure, elle participe à un concours d'éloquence qui lui ouvre les portes de la réussite jusqu'à la Comédie-Française.

 

Il n'y aura pas de sang versé de Maryline Desbiolles

Lecture 2 : 1h30

Fabien : écriture très enlevée. Trop ? Obligé de faire une pause à mi-livre car épuisant de suivre le rythme. Pourquoi ces relayeuses ? Un sujet qui finalement ne me parle beaucoup alors que les prémisses étaient réjouissantes.

Au tournant de l’année 1868, elles sont quatre très jeunes femmes à converger vers les ateliers de soierie lyonnaise où elles ont trouvé à s’employer : « ovalistes », elles vont garnir les bobines des moulins ovales, où l’on donne au fil grège la torsion nécessaire au tissage.
Rien ne les destinait à se rencontrer, sinon le besoin de gagner leur vie : Toia la Piémontaise arrive à Lyon en diligence, ne sachant ni lire ni parler le français, pas plus que Rosalie Plantavin, dont l’enfant est resté en pension dans la Drôme, où sévit la maladie du mûrier. La pétillante Marie Maurier vient de Haute-Savoie. Seule Clémence Blanc est lyonnaise : elle a déjà la rage au cœur après la mort en couches de l’amie avec qui elle partageait un minuscule garni, rue de la Part-Dieu.
C’est en juin 1869 que la révolte éclate : les maîtres mouliniers font la sourde oreille aux revendications des ouvrières qui réclament de meilleures conditions de travail et de logement. Les filles s’enhardissent, le mouvement s’amplifie et dès lors le livre avance au rythme exaltant d’une troupe féminine s’autorisant enfin à ne plus courber l’échine : nos quatre relayeuses y apparaissent comme en couleur, dans une foule anonyme en noir et blanc, titubantes dans l’élan de leur propre audace.
Les mettant littéralement en mouvement par la grâce de sa langue nerveuse et inventive, Maryline Desbiolles imagine ses quatre personnages en relayeuses, à se passer le témoin dans une course vers la première grève de femmes connue.
Donner vie et chair à leurs émotions, leurs élans et leurs expériences est le plus bel hommage qui pouvait être rendu à ces oubliées de l’histoire.

Les sources de Marie-Hélène Lafon

Lecture 1 : 1h30

Fabien : Lecture rapide mais pas ennuyeuse. Le propos a bien failli arrêter ma lecture car la première partie, la femme battue qui n'a pas de nom m'était insoutenable. Je ferme le livre et ne retrouve pas son prénom !!! la seconde, le mari/père est-elle un début d'explication ?

La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.

Les larmes de Chalamov  de  Gisèle Bienne

Lecture 4 : 0h30

Fabien : pas moyen d'accrocher à ce livre. Je suppose que les écrits de Chalamov sont bien plus intéressants. Curieux de faire un livre sur les textes d'un autre...

Chalamov accomplit en écriture un voyage au bout de sa nuit et de celle de ses contemporains. […] Les Récits de la Kolyma opèrent comme œuvre de résistance à la désintégration de l’humain. Chalamov : corps usé et blessures à l’âme – “l’âme”, un mot qui revient souvent sous son crayon, une âme libre. Chalamov, ni dieu, ni maître, ne s’est plus rallié à aucun mouvement. C’est sous cet éclairage que s’est produite ma rencontre avec ses textes qui, au bout du voyage, disent la victoire d’un homme bon sur les forces tentaculaires du Mal.
G. B.
Varlam Chalamov (1907-1982), déporté sous Staline, passa dix-sept années au Goulag de la Kolyma.

 

King Kasaï de  Christophe Boltanski

Lecture 6 : 0h30 vs 70 pages

Fabien : pas moyen d'accrocher à ce livre. Le sujet ne me lait guère dès l'abord. Le style encore moins.

« Il est tout blanc, d’un blanc spectral, taillé en Hermès. Privé de son socle, pour ainsi dire détrôné, il jouxte des artefacts faits de la même substance dure, compacte, quelque peu élimés par le temps, imprégnés de la même grandeur surannée. La vitrine expose une matière – l’ivoire – à travers ses multiples usages exhumés d’un grenier de grand-mère. Un chausse-pied, des coquetiers, des ronds de serviette, un coupe-papier, un bougeoir, des boules de billard, une brosse à cheveux, et au milieu de ce bric-à-brac de brocanteur, un roi avec sa barbe et ses médailles. Léopold II n’est plus qu’un bibelot parmi d’autres. »
King Kasaï est le nom d’un éléphant empaillé qui fut longtemps le symbole du Musée royal de l’Afrique centrale, situé près de Bruxelles. C’est devant le « roi du Kasaï » et près d’un Léopold II à la gloire déboulonnée, dans cette ancienne vitrine du projet colonial belge aujourd’hui rebaptisée Africa Museum, que Christophe Boltanski passe la nuit.
En partant sur les traces du chasseur qui participa à la vaste expédition zoologique du Musée et abattit l’éléphant en 1956, l’auteur s’aventure au cœur des plus violentes ténèbres, celles de notre mémoire.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article